FONCTIONS ANTHROPOLOGIQUES DU RÉCIT DE FICTION AU 21E SIÈCLE
|| Featuring ||
Bernard Victorri. Directeur de recherche au CNRS, auteur de : “Les origines du langage”
Marc Marti. Enseignant-chercheur Université de Nice Côte d’Azur, Directeur de la revue “Cahiers de narratologie”
Jeanne Aptekman. Docteure en linguistique & Scénariste
Licia Eminenti. Scénariste-consultante & Scénariste
Pierre Hodgson. Scénariste & Scénariste-consultant
Philippe Barrière. Scénariste-consultant & Scénariste
Antoine Le Bos. Scénariste-consultant, Directeur artistique de LIM & Le Groupe Ouest
Dans nos sociétés, le récit de fiction (cinéma ou séries) est le plus souvent rangé dans la catégorie « entertainment ». Utilisé pour divertir ou passer le temps. Comme s’il n’avait pas plus d’importance anthropologique qu’une partie de Flipper. Et pourtant, ces récits de fiction médiés par l’image semblent bien sculpter malgré nous nos émotions, nos représentations, nos projections.
Dans le même temps, une tendance de fond prévaut depuis les années 60 parmi les auteurs européens (théâtre, cinéma, roman…) qui tend à dévaloriser la notion de récit. Comme si la construction narrative s’accompagnait d’une sorte de populisme implicite, comme s’il s’agissait d’un abaissement. Quelles ont été les conséquences d’un tel mouvement de perte du récit en Europe ?
A contrario, de l’autre côté de l’atlantique, le récit Hollywoodien s’est fait depuis La Guerre des Etoiles de plus en plus uniformisé dans sa structure, industrialisé pour ainsi dire, généralisant l’archétype du film d’action et celui de super-héro. Quelles sont les conséquences déjà à l’œuvre ou à attendre d’une telle évolution ?
Ces différences entre Europe et États-Unis peuvent sembler anecdotiques si l’on considère que la fabrique de récits n’occupe qu’une fonction secondaire au sein des rituels d’une société ou d’une culture. Est-ce le cas ? Quelle place cette activité occupe-t-elle précisément ?
Dans leur travail, centré sur leur propres sensations et élaborations, les scénaristes n’ont que rarement conscience de leur fonction anthropologique ou sociétale, conscience de l’endroit où ils collaborent (ou non) à la fabrique d’un monde à visage humain.
Comment peut-on les aider à mieux comprendre les conséquences de ce qu’ils contribuent à élaborer ?
Au cours de ce troisième segment, les chercheurs participants feront part de leurs hypothèses sur la nature de la fonction anthropologique des récits. Par exemple, pour Johan Braeckman, philosophe Flamand, le récit de fiction est une sorte de « simulateur de vol » préparant les humains aux interactions avec autrui, avec le monde extérieur, ses métamorphoses et ses dangers.
A partir de cette problématique centrale, d’autres questions plus spécifiques pourraient être abordées, sur la dimension morale et collective de l’impact culturel des récits, sur les différences à considérer selon le destinataire, le support du récit, son caractère oral ou écrit.
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